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Le courage managérial : l’ingrédient secret pour une croissance et une qualité de vie au travail durable ?

Façons de travailler

Imaginez une entreprise où décisions audacieuses, expression libre et responsabilité assumée des managers sont la norme.
Une culture
propice à l’innovation et à la prise de risque pour chaque collaborateur.
Et si le courage managérial était la secret sauce ? 

« Courage managérial » : de quoi parle-t-on concrètement ?

Le courage est la capacité qu’un individu a, grâce à ses qualités individuelles, à contrôler ses peurs face à certains comportements ou lors de la prise de décision. « Cela suppose donc notamment un apprentissage, y compris de l’impuissance, le développement de certaines habilités mais également une certaine estime de soi, une motivation, une volonté et une capacité à persévérer » (Stéphanie Carpentier).  

Le courage managérial ne consiste pas à être téméraire et foncer tête baissée mais à tenter d’être un(e) leader éclairé(e) et bienveillant(e) qui ose expérimenter et prendre des décisions justes (parfois difficiles), quitte à déplaire, pour le bien de son équipe et/ou de son organisation. 

Le manque de courage managérial a pour conséquences notamment de freiner l’innovation et la croissance, de contribuer à un climat de peur et de silence où les collaborateurs n'osent pas s'exprimer, de nuire à la cohésion d'équipe ou encore de freiner la motivation et l'engagement des collaborateurs.

Or, d'après une étude Forbes "40% des managers avouent éprouver des difficultés à prendre des décisions difficiles" et d’après l’étude Gallup  "70% des collaborateurs estiment que leur manager manque de courage."

Cela est d’autant plus dommageable quand on sait que le (manque de) courage managérial est l’un des facteurs clés qui « différencie les entreprises qui stagnent de celles qui prospèrent », et a souvent un effet délétère dans les entreprises (Harvard Business Review).

Alors comment endiguer ce mal qui persiste dans nos entreprises ?

Le courage managérial n'est pas une qualité innée, c'est un état d’esprit qui doit être porté par la culture de l’entreprise mais aussi incarné par chaque manager.
Comment y parvenir ? Vous trouverez ci-dessous quelques clés pour cultiver et valoriser cette compétence. 

Dire non ou exprimer son désaccord

Avez-vous déjà assisté à un comité de direction, ou ses membres approuvent les décisions par peur de contredire le représentant de l’autorité établie plutôt que par conviction? Et ce quand bien même ceux-ci ont déjà échangé leurs désaccords à huis clos avant la réunion ?   
Steve Jobs disait « Cela n'a pas de sens d'embaucher des gens intelligents et de leur dire quoi faire. Nous embauchons des gens intelligents pour qu'ils nous disent quoi faire ». 

Nous sommes convaincus que chaque point de vue a de la valeurles prismes de chacun étant très souvent complémentaires. Exprimer un désaccord, opposer des idées, permet généralement de parvenir à une meilleure proposition, et si ce n’est pas le cas permet de réaligner l’équipe sur le pourquoi de cette décision.
Aussi, de la même façon que la diversité est souhaitable en entreprise pour confronter des expériences et des idées différentes, l’exploitation des différents prismes et compétences de chacun permet d’atteindre – ou du moins de se rapprocher - du plein potentiel de l’équipe dans sa collaboration et sa performance.

Etre juste, réactif et conserver un esprit critique

Le courage managérial, c’est aussi ne pas laisser une situation s’enliser et impacter négativement l’équipe ou la structure.
Dans une situation difficile, la prise de conscience de la nécessité d’agir, la préparation de l’action, et l’action en elle-même, sont primordiales et doivent s’orchestrer à un rythme adéquat et raisonnable. Le contraire aurait pour effet de fragiliser l’ambiance de travail, la sécurité psychologique et la confiance de l’équipe envers le (la) manager, c’est pourquoi tout ceci fait partie intégrante de sa responsabilité.

Prendre ses responsabilités 

Un(e) manager représente son équipe, dans ses succès comme dans ses échecs et doit faire preuve d’une certaine exemplarité, car ses actions individuelles auront un impact sur son équipe qu’il/elle le veuille ou non. 

 72% des salariés français estiment que leur manager manque d'exemplarité (Odoxa pour la CFDT, 2023) 

Or, un manager qui incarne par exemple pleinement une appétence pour l’expérimentation et l’innovation saura encourager son équipe à persévérer en cas d’erreurs. Cet état d’esprit transpirera sur l’équipe, qui s’en trouvera elle-même plus enclin à innover, et à remettre en question son fonctionnement et ses processus. 

De la même façon, en faisant preuve d’humilité et en recherchant l’équilibre entre empathie et factualité, il/elle contribuera à créer un climat de confiance et de respect mutuel qui sera primordial pour que la collaboration se rapproche de son plein potentiel au sein de l’équipe. Ce faisant, il/elle sera mieux armé(e) pour affronter les conflits de manière constructive et soutenir et défendre son équipe lorsque cela s’avèrera nécessaire. 

En d’autres termes : équipe & responsabilité. Nous en revenons toujours à l’équipe, car le manager est davantage un leader et un guide qu’un expert / faiseur de miracles. « Le manager est le chef d'orchestre d'un groupe de talents, pas un joueur vedette » (Peter Drucker), il/elle œuvre tantôt dans l’ombre, tantôt dans la lumière, souvent entre le marteau et l’enclume, pour servir les intérêts de son organisation comme ceux de son équipe ; avec souvent comme seule récompense la reconnaissance de ses différentes parties prenantes et la satisfaction de voir ses collaborateurs s’épanouir. 

Oser, pour se dépasser

Gérer des Hommes est sans nul doute l'une des tâches les plus complexes qui soient, car elle implique de comprendre, motiver et fédérer des individus aux personnalités et aspirations diverses. C’est être un funambule qui doit trouver l'équilibre entre les exigences de l'entreprise, les besoins des collaborateurs et ses propres aspirations. Devenir manager, ce n’est ni une promotion, ni un statut social, c’est une vocation. 

A la lumière de ces éléments, un manager qui manque de courage ne se confronte-t-il pas en réalité à ses propres peurs ? Et si tel est le cas, la première action ne serait-elle pas d’identifier ses peurs pour pouvoir les dépasser ?  
Car après tout, ne dit-on pas qu’il n’y a pas de courage sans peur ?

Article rédigé par

Marine Bisson

Co-pilote du changement