On s'appelle ?

Managers, cultivez votre courage managérial !

Façons de travailler

Les entreprises avec des leaders courageux enregistrent des niveaux d'engagement des collaborateurs supérieurs de 30% à la moyenne (Gallup), ont 20% plus de chances de surpasser leurs concurrents en termes d'innovation et de performance financière (Deloitte). Leurs équipes sont en moyenne 15% plus productives (Harvard Business School). Managers, il est définitivement temps de cultiver votre courage managérial !

« Le courage managérial ? C’est quoi ? »

Vous avez loupé le premier article sur ce sujet ? Pour comprendre pourquoi le courage managérial est une compétence clé pour les entreprises, c'est par ici Le courage managérial : l’ingrédient secret pour une croissance et une qualité de vie au travail durable ?

Par quoi on commence ?

Si prendre conscience de nos axes de progrès et chercher à nous améliorer en tant qu’individu est aussi sage que nécessaire, n’oublions pas que le mythe du manager parfait et infaillible est désuet depuis longtemps. Car pour faire le lien avec la première partie de cet article, un manager qui manque de courage ne fait en réalité très souvent que se confronter à ses propres peurs.

Peur de passer pour un idiot, d’être à côté de la plaque, de poser une question stupide, de perdre ses moyens… Être manager octroie une certaine visibilité, qu’elle soit souhaitée ou non, alors pourquoi ne pas s’autoriser à sortir de sa zone de confort et accepter de prendre des risques calculés ?

La fameuse question qui vous semble idiote est peut-être sur les lèvres de la moitié de vos collègues en CODIR. Si vous n’avez pas compris la stratégie qui vient de vous être présentée par votre DG, dites-vous que vous n’êtes probablement pas le seul, et que vous ne pourrez certainement pas en être un ambassadeur auprès de vos équipes.

Quant à la prise de parole en public, c’est aussi une compétence qui se travaille, et qui peut vous permettre de donner un souffle nouveau à votre carrière !

Je manage, donc je suis

Qu’y-a-t-il de plus courageux que d’oser affronter ce que l’on voit dans notre miroir ? Le courage managérial, c’est aussi savoir se remettre en question en tant qu’individu, car nous « manageons » souvent comme nous sommes : de façon authentique, mais avec nos forces, nos faiblesses, et nos peurs, qui se répercutent très souvent sur l’équipe.

Nous prenons souvent du recul sur nos faiblesses, nos axes de travail, mais le fait-on réellement pour nos peurs ?

Prendre conscience de nos peurs, en identifier l’origine, est nécessaire pour ensuite pouvoir les dépasser. Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à agir malgré ses peurs.

Pour les gérer au mieux, un temps d’introspection peut être nécessaire : Pourquoi ai-je fait (ou n’ai-je pas fait) cela ? Pourquoi ai-je peur de telle ou telle chose ?

En face de chaque élément recensé, essayez du mieux possible de rester factuel et trouvez des idées d'axes de progrès à travailler.

Exemple : Je crains de passer pour un idiot ou de perdre mes moyens en partageant mes arguments pendant le prochain CODIR ?

Quel est mon besoin réel derrière cette crainte ?

  • Me rassurer, pour pouvoir partager des arguments me semblant importants (et en lien avec mon domaine de compétences) avec clarté.

Comment puis-je me rassurer ?

  • En listant avec soin ce que je veux dire,
  • En préparant et étayant mes arguments pour chaque élément listé,
  • En anticipant autant que possible les différentes questions (notamment les plus épineuses) que l’on pourrait me poser, et en préparant des éléments de réponses avec soin,
  • Éventuellement, m’entrainer à les énoncer à haute voix devant mon miroir autant de fois que nécessaire !

Tout comme le corps finit par mémoriser, par mémoire musculaire, un mouvement répété de nombreuses fois, votre cerveau trouvera des automatismes dans votre discours s’il a été préparé et répété. Alors ne négligeons pas la préparation des réunions, et d’autant plus celles vous semblant les plus importantes !

Libérer la communication

« Le courage croît en osant, et la peur en hésitant ». Ne négligez pas l’impact positif d’une prise de parole réussie sur votre confiance en vous. A l’image d’un chevalier, vos compétences sont votre bouclier le plus solide, et votre communication : votre épée, à la conquête des combats qui vous paraissent justes, et bénéfiques, pour votre équipe ou votre organisation.

Je suis de celle qui pense qu’on peut tout se dire en entreprise et que toute opinion est entendable, tant qu’elle est exprimée de façon respectueuse et avec le tact nécessaire.

L’auto-censure est votre pire ennemi, faites taire cette petite voix dans votre tête qui vous incite à vous taire ou à laisser tomber.

Par ailleurs, il serait une erreur de partir du principe que la sécurité psychologique et la faculté d’oser s’exprimer est acquise dans vos réunions ou comités, et ce même dans un groupe se connaissant depuis longtemps. Utiliser un outil simple en 5 minutes en début de réunion, pour s’assurer que chacun se sent réellement en sécurité pour exprimer librement ses opinions et ses ressentis, peut être salvateur.

La culture de l'entreprise joue un rôle crucial dans la libération de la parole. Instaurer une culture du feedback et de l'écoute active permet de faciliter cette communication plus libre.

Il peut être intéressant de faire appel à un.e facilitateur.trice pour animer des moments forts de l'entreprise et permettre d'aider à la libération de la parole de l'ensemble des collaborateurs de l'entreprise.

Fuyez l’immobilisme et le « consensus mou »

Nous avons tous dans nos expériences professionnelles des exemple concrets de moments où nous avons manqué de courage, par peur des conséquences, de la perception des autres, de l'ampleur des procédures...

Mais ne pas prendre de décision, c'est prendre le risque de l'immobilisme : ce qui est complètement antinomique du management. On ne le répètera jamais assez : il n’y a aucune bienveillance ni aucune noblesse dans l’immobilisme. Mieux vaut prendre une décision difficile qui nous semble juste, plutôt que de ne rien faire.

Pour ne pas en arriver à ces situations et booster notre courage, souvenons-nous que : une décision juste, basée sur des éléments tangibles, pourra certes parfois générer de l’insatisfaction, mais sera plus difficilement remise en question (et davantage admise par l’équipe). La position du manager s’en trouvera de ce fait plus « confortable » puisque cette décision sera (autant que possible) objective.

Néanmoins, et comme toujours, on ne peut se contenter d’avoir une vision manichéenne : agir est nécessaire, mais choisir le bon moment l’est tout autant. Car les décisions, aussi difficiles ou courageuses soient elles, doivent à tout prix s’inscrire dans un calendrier qui puissent leur être favorable. Or, identifier le moment opportun, et la bonne gouvernance, peut s’avérer compliqué. Patience, écoute active, et intelligence situationnelle seront mobilisés pour identifier « la bonne mesure au bon moment », et en tirer le meilleur profit.

« Les actions courageuses en entreprise sont la plupart du temps délibératives. Les vraies urgences sont rares, le temps pourrait bien être de votre côté. Ainsi, avant d’agir, il est essentiel de rassembler suffisamment de soutien, d’informations et d’arguments pour améliorer vos chances de réussite. » (Harvard Business Review)

En bref, le courage managérial est le vent qui permet à votre entreprise de naviguer vers de nouveaux horizons, et à votre leadership de s’étoffer. Alors à vos rames, managers, et voguez vers un avenir prometteur !

Article rédigé par

Marine Bisson

Co-pilote du changement